lundi 5 mars 2012

LECTURE : Sept personnages de Fred Duval et Florent Calvez

La collection "7" des éditions Delcourt comprend à présent un grand nombre de bandes dessinées : Sept psychopathes, Sept voleurs, Sept pirates, Sept missionnaires, Sept guerriers,... Au milieu de ces personnages pas toujours très attractifs au premier abord figure Sept personnages qui prend pour sous-titre 7 figures emblématiques de Molière enquêtent sur sa mort. (Un jeu de mot avec le titre de la pièce de Pirandello, Six personnages en quête d'auteur ?)
Le scénario est le fait de Fred Duval, le dessin et les couleurs de Florent Calvez.




Quels sont ces sept personnages de Molière ? Alceste le misanthrope, Agnès l'ex-ingénue, Argan le malade imaginaire, Dom Juan le libertin, Harpagon l'avare, Scapin l'éternel valet de l'un ou de l'autre, Tartuffe l'imposteur homme d'église. 

L'histoire commence aux funérailles de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière. Scapin approche Agnès et lui révèle que Molière n'est pas mort de maladie mais assassiné. Le poison ! Or, Molière était passionné par l'affaire des poisons au point d'écrire une pièce à ce sujet et de réaliser des investigations. Qu'a-t-il appris ? Quels sont ses ennemis ? Est-ce le fait d'un rival, des tragédiens de l'Hôtel de Bourgogne ?



C'est une enquête que mènent ces sept personnages, usant de références aux pièces de Molière, de citations détournées. Une injure ? Ce sera "Allez vous faire versifier chez Thomas Corneille !" 

La bande dessinée trouve donc pleinement son intérêt si le lecteur connaît et reconnaît les citations détournées. Scapin fait ainsi l'éloge du tabac, le même que Sganarelle dans la pièce Dom Juan. Mais cet éloge est replacé dans son contexte historique, sur l'interdiction qui a failli s'abattre sur sa consommation, et de fil en aiguille, sur les autres censures que la Compagnie du Saint-Sacrement comptait imposer. 
Références historiques, personnages ayant réellement exister comme Colbert ou Madame de Montespan, cohabitent avec ces personnages de pièces de théâtre et des références aux pièces elles-mêmes.

Belle bande dessinée, mais l'on pourrait regretter la rapidité des changements de situations et de lieux, la concision d'une cinquantaine de planches n'étant pas un atout pour les péripéties nombreuses. Pas d'unité de lieu, une unité d'action malmenée, reste l'unité de temps : Dom Juan n'est sorti des enfers que pour vingt-quatre heures... Les personnages doivent faire vite. Un peu trop vite pour le lecteur.



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