Livre à mi-chemin entre le témoignage
et la réflexion, Éloge de la faiblesse a d'abord été publié aux
éditions du Cerf et se trouve actuellement aux éditions Marabout à
un prix léger. Le livre a obtenu le Prix Mottart et le prix Montyon de l’Académie Française.
Le contenu oscille entre cette légèreté (écrit de
moins de cent pages, sous forme de dialogue, propos qui ne font
qu'effleurer certaines problématiques) et une relative gravité (le
personnage de Socrate est l'accoucheur des consciences et ne laisse
pas le personnage d'Alexandre se contenter d'un propos trop évasif,
gravité d'une situation racontée : le handicap au milieu
d'autres enfants du « Centre », qu'ils soient eux-mêmes
handicapés, qu'il s'agisse d'éducateurs ou de camarades de classe
lorsqu'Alexandre reprend une scolarité classique.)
Je retiens de ce livre l'idée et la
force d'une amitié spontanée entre des enfants de handicaps divers.
Une fois, il me lança, de sa voix éteinte, dans un effort surhumain un « Çaa bva ? »
La pensée que Jérôme, paralysé au fond de son lit, s'inquiétait de mes infimes soucis me bouleverse encore aujourd'hui. (p. 38)
C'est un des plus beaux passages du
livre...
Les thèmes de l'amitié, de la
différence, du normal et de l'anormal sont évoqués, mais quelle
idée en retient-on ? J'ai l'impression d'avoir survolé le
livre, de ne m'être jamais arrêté. Le personnage de Socrate
oriente le lecteur vers une attente de développements réflexifs
plus intenses qu'ils ne le sont. Il vaut mieux prendre ce livre dès
le départ pour le témoignage d'une vie particulière, avec des
questions posées sur le travail d'un éducateur, sur son rôle face
à un enfant handicapé, sur la nécessaire adaptation de chacun à
son environnement.
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